Pour les lecteurs de Vapeur Lab, habitués aux centrales vapeur et aux nettoyeurs haute température, le Roborock S8 peut sembler être un autre type d’appareil, davantage tourné vers l’aspiration que vers la vapeur. Pourtant, ce robot aspirateur-laveur s’inscrit parfaitement dans la logique d’optimisation de l’entretien de la maison : automatiser le nettoyage du sol, réduire le temps passé à passer l’aspirateur et la serpillière, et assurer un résultat régulier, même dans les habitats très sollicités (enfants, animaux, télétravail). Dans ce test du Roborock S8, nous allons analyser en détail ses capacités réelles, loin des promesses marketing.
Le Roborock S8 se positionne comme un modèle haut de gamme, au-dessus des S7 et S7 MaxV, avec un accent mis sur la puissance d’aspiration, la qualité du balayage humide et la navigation. Il ne dispose pas de fonction vapeur, mais son système de lavage par serpillière vibrante (sono-scrubbing) est pensé pour se rapprocher, autant que possible, d’un frottement manuel soutenu. Pour des traces sèches ou grasses, on ne sera jamais au niveau d’un nettoyeur vapeur dédié, mais la combinaison d’une forte aspiration et d’un mouvement de friction rapide permet de maintenir un sol propre au quotidien sans intervention humaine.
Dans cet article, nous allons passer en revue l’ergonomie, les performances d’aspiration, l’efficacité du lavage, la navigation, l’autonomie, le bruit et le coût d’usage. L’objectif est simple : vous aider à déterminer si ce robot est adapté à votre logement, à votre type de sol et à vos habitudes de nettoyage. Nous nous appuierons sur des observations concrètes, des scénarios d’utilisation réels (salon avec tapis, cuisine carrelée, couloir étroit) et des comparaisons avec d’autres robots Roborock, notamment les modèles Ultra à station de vidange et de lavage automatique.
Que vous envisagiez d’automatiser une partie de l’entretien de votre maison ou que vous cherchiez un complément à vos appareils vapeur, ce test complet du Roborock S8 vous donnera une vision claire de ce qu’il sait faire, de ses limites et des profils d’utilisateurs pour lesquels il est réellement intéressant.
Roborock S8 : présentation détaillée et positionnement dans la gamme
Le Roborock S8 est un robot aspirateur-laveur haut de gamme conçu pour les utilisateurs qui veulent une machine polyvalente, capable de gérer aussi bien la poussière fine que les débris plus volumineux, tout en lavant le sol en un seul passage. Il se situe au cœur de la gamme actuelle Roborock, entre les modèles plus abordables (série Q) et les versions plus complètes avec station Ultra (S8+ et S8 Pro Ultra).
Sur le plan technique, le S8 dispose d’une puissance d’aspiration annoncée à 6000 Pa, ce qui le place parmi les robots les plus puissants du marché grand public. Cette puissance se traduit par une meilleure capacité à extraire la saleté incrustée dans les tapis et moquettes, surtout lorsqu’elle est combinée avec la brosse principale en caoutchouc double. Contrairement aux brosses poils classiques, ces rouleaux en caoutchouc limitent l’emmêlement des cheveux et poils d’animaux, un point important pour un usage intensif dans un foyer avec animaux.
Le système de lavage repose sur une serpillière montée sur une plaque vibrante. Roborock met en avant une fréquence de vibrations élevée, justement pensée pour décoller les taches sèches. Dans la pratique, cela ne remplace pas un bon coup de nettoyeur vapeur sur une tache de sauce ou de graisse ancienne, mais pour les traces du quotidien (gouttes d’eau séchées, poussière légèrement collante, petites taches alimentaires récentes), le résultat est nettement meilleur qu’un simple passage de serpillière humide tirée derrière le robot.
Le S8 inclut également la navigation LiDAR, un système de cartographie laser très précis pour reconnaitre les pièces, les obstacles et optimiser les trajectoires. Il ne dispose plus de la caméra MaxV des générations précédentes (S7 MaxV), mais améliore la gestion globale de la carte, la personnalisation des zones et les scénarios d’automatisation. Le compromis est intéressant : moins de reconnaissance visuelle “intelligente” des objets, mais un système plus sobre, fiable, et respectueux de la vie privée, tout en restant très performant dans la plupart des pièces.
Enfin, il est important de situer le S8 par rapport aux versions S8+ et S8 Pro Ultra. Le S8 “simple” est livré sans station de vidange ou de lavage automatique. Il s’adresse à ceux qui veulent le cœur de la technologie Roborock (aspiration, navigation, lavage) mais sont prêts à vider manuellement le bac à poussière et à entretenir le réservoir d’eau. Les variantes Ultra ajoutent un confort certain, mais augmentent fortement le prix et l’encombrement. Dans ce test, nous nous concentrons avant tout sur le S8 seul, tout en indiquant, là où c’est pertinent, ce que vous gagnez (ou perdez) à passer à une version Ultra.
Ergonomie, installation et prise en main au quotidien
L’ergonomie d’un robot aspirateur ne se résume pas à sa forme ronde et à quelques boutons sur le dessus. Dans la réalité, elle englobe la facilité d’installation, la clarté de l’application mobile, l’accès aux bacs et filtres, et la manière dont le robot s’intègre dans votre environnement domestique. Sur ce point, le Roborock S8 est globalement bien pensé, mais certains choix méritent d’être anticipés.
Dès la sortie de la boîte, l’installation est assez simple : vous branchez la base de chargement, posez le robot dessus, et lancez l’app Roborock (ou Xiaomi Home selon vos préférences). Le couplage Wi-Fi se fait via un QR code ou une détection automatique, la procédure est bien guidée dans l’écran. Il est fortement recommandé de placer la base dans un espace relativement dégagé : au moins 50 cm de chaque côté, et un mètre devant, pour faciliter les manœuvres de départ et de retour. C’est un point souvent négligé qui peut créer des erreurs de navigation si la base est coincée dans un recoin.
Une fois connecté, le robot commence par un tour de reconnaissance des lieux. Le système LiDAR permet au S8 de cartographier très rapidement votre logement, même dans des pièces sombres. Vous obtenez ensuite un plan détaillé dans l’application, avec détection automatique des pièces que vous pouvez renommer (salon, cuisine, chambre, etc.). Cette cartographie est essentielle pour tirer parti des modes avancés : nettoyage zone par zone, création de zones interdites (par exemple autour d’un tapis à poils longs que vous préférez aspirer séparément) ou programmation différente selon les pièces.
L’application est un vrai point fort. Elle permet non seulement de lancer un nettoyage complet, mais aussi de paramétrer précisément le comportement du robot : puissance d’aspiration par pièce, débit d’eau de la serpillière, nombre de passages, séquence de nettoyage (par exemple, commencer par les chambres avant le salon). Pour les utilisateurs qui aiment tout maîtriser, le niveau de détail est appréciable. Pour ceux qui préfèrent la simplicité, les modes automatiques restent très efficaces.
Au quotidien, l’accès au bac à poussière et au réservoir d’eau se fait par le dessus du robot, sous un rabat facile à ouvrir. Le bac à poussière se retire en un geste, sans générer de nuage de particules si vous le videz doucement au-dessus d’une poubelle. Le réservoir d’eau, lui, se remplit au robinet. Pour un ménage complet d’un appartement de 70 m², un seul remplissage suffit, mais dans une grande maison, il faudra parfois refaire le niveau. Ce point est à garder en tête si vous venez d’un système Ultra avec remplissage automatique.
Pour nous, l’ergonomie du S8 se situe clairement au-dessus de la moyenne, avec une prise en main assez intuitive. Le robot ne demande pas de compétences techniques particulières, mais ceux qui prendront le temps de régler finement les paramètres dans l’application profiteront vraiment de tout le potentiel du système. Dernier conseil : désencombrez le sol (câbles, jouets, vêtements) avant les premiers passages, cela aidera le robot à établir une carte stable, base d’un nettoyage plus fluide sur la durée.
Performances d’aspiration et de lavage : notre test de nettoyage en profondeur
L’essentiel, pour un robot aspirateur-laveur comme le Roborock S8, reste sa capacité à enlever efficacement la poussière, les miettes, les poils et les petites taches du quotidien. Dans nos scénarios de test, nous l’avons confronté à différents types de sols (carrelage, parquet, tapis à poils courts, moquette fine) et à des salissures variées, en essayant de reproduire la vie réelle : cuisine après préparation du repas, salon avec poils d’animaux, entrée avec traces légèrement terreuses.
En aspiration pure, la puissance de 6000 Pa n’est pas qu’un chiffre marketing. Sur sol dur (carrelage, stratifié), le S8 récupère pratiquement tout sur son passage, même en mode “Standard”. Les miettes de pain, poussières visibles et débris de taille moyenne sont aspirés en un seul passage. En mode “Max” ou “Max+”, le robot augmente sensiblement la dépression, utile pour les joints de carrelage ou les petits gravillons ramenés par les chaussures. À utiliser cependant avec modération si vous êtes sensible au bruit.
Sur tapis et moquettes, le comportement est encore plus intéressant. Le robot détecte automatiquement la montée sur textile et augmente sa puissance. La double brosse en caoutchouc permet de désincruster efficacement les poussières et les poils. Dans un salon avec tapis à poils courts fréquenté par un chien, le résultat après un passage en mode automatique est très satisfaisant : les poils sont largement réduits, y compris dans les zones de passage répétées de l’animal. Pour les moquettes plus épaisses, il peut rester quelques poils et poussières incrustés ; un passage en puissance maximale ponctuelle peut alors s’avérer utile.
Pour le lavage, il faut garder en tête que le S8 n’utilise pas de vapeur, mais un simple système d’eau claire (ou légèrement savonneuse si vous respectez les recommandations du fabricant) distribuée sur une serpillière microfibre vibrante. Cette serpillière ne va pas désinfecter comme un nettoyeur vapeur, mais elle est très efficace pour empêcher la saleté de s’accumuler. Sur carrelage de cuisine, après un repas, le robot enlève sans difficulté les petites taches fraîches (gouttes de sauce, traces de boissons, poussières grasses récentes), surtout si vous augmentez le débit d’eau et la fréquence des vibrations dans l’application.
Dans le cas de taches anciennes, séchées depuis plusieurs jours, la situation est différente. Le robot pourra éclaircir la trace, mais pas forcément la supprimer en un seul passage. Une astuce : programmer deux passages successifs dans la zone concernée, avec débit d’eau élevé, ou préhumidifier légèrement le sol avec un vaporisateur d’eau avant le passage du robot. Pour les taches très incrustées (graisse cuite, sucres caramélisés), seul un nettoyeur vapeur ou un frottage manuel énergique permettra un retour à un état impeccable.
Sur parquet, le réglage du débit d’eau est crucial. Le Roborock S8 permet de choisir un débit faible, moyen ou élevé. Sur parquet sensible à l’humidité, utilisez le débit faible et évitez les lavages trop fréquents. Le robot laisse une fine pellicule d’eau qui s’évapore assez vite, mais il vaut mieux rester prudent sur les sols délicats. Si vous utilisez déjà un appareil vapeur ponctuellement pour un nettoyage en profondeur, le robot peut alors se charger du “maintien” au quotidien en mode lavage modéré.
Au global, dans nos tests, le système de nettoyage combiné aspiration + lavage du S8 offre un vrai confort : il permet de garder les sols propres plus longtemps, réduire l’usage intensif de la serpillière traditionnelle et limiter la fréquence des gros nettoyages, tout en restant complémentaire d’un équipement vapeur pour les opérations plus lourdes.
Navigation, cartographie et gestion des pièces : précision et limites
La manière dont un robot se déplace est presque aussi importante que la puissance de son moteur. Un bon système de navigation limite les oublis de zones, évite les chocs inutiles et permet d’optimiser le temps de passage. Le Roborock S8 s’appuie sur un système LiDAR avancé, combiné à une série de capteurs de proximité et de chute, pour construire et utiliser une carte précise de votre logement.
Dès le premier passage, le robot trace un plan relativement fidèle de vos pièces. Il distingue rapidement les murs, les meubles fixes et les zones difficiles d’accès. Contrairement à certains robots d’entrée de gamme qui se contentent de heurter les obstacles pour les détecter, le S8 les identifie généralement avant l’impact grâce à son LiDAR. Il s’approche, ralentit, effleure parfois le pied de chaise ou de table, mais sans chocs violents. Dans un intérieur avec mobilier fragile ou objets posés au sol, c’est un plus appréciable.
La cartographie 3D dans l’application permet de visualiser la configuration de chaque pièce et, si nécessaire, de personnaliser les limites : fusionner deux pièces détectées comme distinctes, scinder une grande pièce en deux zones, définir des zones interdites ou des zones à éviter pour le lavage (par exemple un tapis épais que vous ne souhaitez pas mouiller). C’est l’un des points forts du système Roborock : le contrôle que vous avez sur la carte, même après plusieurs semaines d’utilisation.
Dans les couloirs et les pièces étroites, le S8 se comporte plutôt bien, en adoptant des trajectoires en aller-retour parallèles pour couvrir systématiquement la surface. Il adapte aussi ses mouvements si des obstacles temporaires apparaissent, comme un panier de linge ou un carton au sol. Si vous déplacez fréquemment des meubles, la carte peut nécessiter des ajustements, mais le robot s’adapte progressivement sans avoir besoin de tout refaire à zéro.
Une différence notable par rapport au S7 MaxV : l’absence de système de caméra MaxV pour la reconnaissance avancée des objets (câbles, chaussettes, excréments d’animaux…). Cela signifie que le S8 est un peu moins “intelligent” dans la détection spécifique de ces petits objets. Il s’en sort malgré tout très bien pour la plupart des obstacles classiques, mais il reste sensible aux câbles très fins et aux jouets minuscules. Un minimum de préparation du sol reste donc recommandé, notamment dans les chambres d’enfants ou les bureaux avec multiprises au sol.
En multi-étages, le robot peut enregistrer plusieurs cartes. Vous devez simplement le transporter manuellement d’un étage à l’autre, il reconnaît alors la carte correspondante ou vous demande de l’associer. C’est une bonne solution pour les maisons sur deux niveaux, à condition d’accepter ce petit effort manuel. Pour la gestion des pièces, vous pouvez planifier des programmes différents par étage, ce qui est utile pour adapter la fréquence de passage (par exemple, tous les jours au rez-de-chaussée, deux fois par semaine à l’étage).
Enfin, le S8 gère assez bien les environnements sombres. Le LiDAR n’a pas besoin de lumière visible pour fonctionner, ce qui est un avantage par rapport à des robots qui s’appuient davantage sur des caméras. Vous pouvez ainsi programmer des cycles de nettoyage de nuit dans le salon ou la cuisine sans craindre une perte de repères. Seul bémol : dans une pièce très encombrée, avec beaucoup de pieds de chaises rapprochés, le robot peut perdre un peu de temps à manœuvrer, mais il finit malgré tout par couvrir la zone.
Entretien, autonomie, bruit et coût d’usage : ce qu’il faut savoir avant d’acheter
Un robot comme le Roborock S8 est pensé pour vous simplifier la vie, mais il ne fonctionne pas totalement sans entretien. Pour maximiser sa durée de vie et maintenir un niveau de performance élevé, quelques gestes réguliers sont indispensables. Heureusement, le système est plutôt bien conçu et la plupart des opérations restent rapides.
L’entretien de base consiste à vider le bac à poussière, nettoyer le filtre et rincer la serpillière. Pour un usage quotidien dans un appartement de taille moyenne, il est raisonnable de vider le bac tous les deux ou trois jours. Le filtre doit être tapoté ou aspiré régulièrement, et rincé à l’eau (si le fabricant l’indique comme lavable) environ une fois par mois. La serpillière, quant à elle, doit être lavée après un ou deux cycles de lavage, à la main ou en machine, pour éviter les mauvaises odeurs et les traces de salissures séchées.
Les brosses en caoutchouc nécessitent moins d’entretien que des brosses à poils, mais elles ne sont pas totalement exemptes de contraintes : des cheveux longs et des fils peuvent s’enrouler autour des extrémités. Il est donc utile de vérifier leur état une fois par semaine, surtout si plusieurs personnes aux cheveux longs vivent dans le foyer ou si vous avez des animaux. Un petit peigne ou une paire de ciseaux permet de couper et retirer facilement les mèches coincées.
Côté autonomie, la batterie tient largement un cycle complet de nettoyage dans un appartement ou une maison de taille standard. En mode de puissance standard avec lavage, un cycle couvrant 80 à 100 m² ne pose pas de problème. Au-delà, pour les grandes surfaces en mode Max ou Max+, le robot peut retourner automatiquement à sa base pour se recharger puis reprendre où il s’était arrêté. Pour un usage typique (une session par jour en mode auto), l’autonomie du S8 est amplement suffisante.
Le niveau sonore est un paramètre souvent sous-estimé. En mode silencieux, le S8 est relativement discret et peut fonctionner sans trop gêner une conversation ou une activité calme dans la pièce voisine. En mode standard, le bruit reste comparable à celui d’un aspirateur balai puissant en mode modéré. En revanche, les modes Max et Max+ deviennent nettement plus sonores, ce qui est logique vu la puissance déployée. Si vous travaillez à domicile, l’astuce est de planifier les cycles de nettoyage pendant votre absence ou sur des plages horaires où le bruit est moins gênant.
En termes de coût d’usage, plusieurs éléments sont à prendre en compte : le remplacement périodique des filtres, des serpillières et potentiellement des brosses, ainsi que la consommation électrique. Les accessoires d’origine Roborock restent raisonnablement tarifés pour un robot de cette catégorie, mais il faut anticiper un budget annuel pour garder le robot à niveau. Pour un usage intensif (tous les jours), prévoyez un remplacement de filtre tous les 3 à 6 mois, de serpillières tous les 6 à 12 mois, et des brosses principales et latérales environ tous les 12 à 18 mois, en fonction de l’usure.
Le S8 simple, sans station Ultra, a l’avantage de ne pas nécessiter de sacs de vidange ni de consommables spécifiques liés à une base de lavage automatique. Si vous optez pour un S8+ ou un S8 Pro Ultra, il faudra ajouter au coût d’usage les sacs à poussière jetables et, pour certains modèles, des solutions de nettoyage recommandées. Dans ce test centré sur le S8, l’entretien reste modéré et principalement axé sur les éléments de contact avec la saleté, ce qui en fait un robot assez économique à long terme, surtout comparé à la main-d’œuvre que représente un nettoyage manuel complet quotidien.
Faut-il choisir le Roborock S8, S8+ ou S8 Pro Ultra ? Avis et conseils d’achat
Au terme de l’analyse technique et du test en situation réelle, la question se pose forcément : pour qui le Roborock S8 est-il vraiment adapté, et faut-il lui préférer une version Ultra plus automatisée ? La réponse dépend essentiellement de votre budget, de votre tolérance à l’entretien manuel, et de ce que vous attendez du robot dans votre organisation de nettoyage.
Le S8 “nu” est un excellent choix si vous voulez un robot performant en aspiration et en lavage, avec une navigation précise, sans pour autant investir dans une station volumineuse et coûteuse. Vous acceptez alors de vider vous-même le bac à poussière tous les deux ou trois jours, de remplir le réservoir d’eau, et de laver régulièrement la serpillière. Pour beaucoup de foyers de taille moyenne, cette charge reste très raisonnable, surtout si l’on compare avec le temps passé à passer un aspirateur traineau ou un balai vapeur plusieurs fois par semaine.
Le S8+ et le S8 Pro Ultra apportent un confort supplémentaire, principalement grâce à la station de vidange automatique (S8+) et, dans le cas du Pro Ultra, au système complet de lavage, remplissage et séchage de la serpillière. Si vous êtes très pris par le temps, que vous souhaitez déléguer le plus possible la gestion du nettoyage des sols, et que vous avez l’espace pour installer une base plus imposante, ces versions Ultra deviennent pertinentes. En contrepartie, vous augmentez significativement le prix d’achat et le coût d’usage via les sacs de vidange et éventuels consommables.
Il faut aussi prendre en compte l’articulation avec vos autres appareils. Si vous utilisez déjà une centrale vapeur et un nettoyeur vapeur pour des nettoyages en profondeur périodiques, le robot S8 peut parfaitement se cantonner à un rôle de maintenance quotidienne : enlever la poussière, limiter les taches fraîches, maintenir un bon niveau de propreté entre deux séances de vapeur. Dans ce cas, le S8 simple est souvent suffisant, et vous conservez la vapeur pour ce qu’elle fait de mieux : désincruster et désinfecter ponctuellement.
Pour un foyer avec animaux, le S8 montre une vraie plus-value : la gestion des poils grâce à la double brosse caoutchouc, la puissance d’aspiration et la possibilité de programmer des passages fréquents permettent de garder les sols nettement plus propres sans y penser. Si vos animaux perdent énormément de poils et circulent partout, l’option station de vidange du S8+ peut toutefois devenir très séduisante, car le bac à poussière se remplit alors beaucoup plus vite.
Un dernier paramètre à ne pas négliger : la complexité de votre logement. Si vous avez une maison sur plusieurs étages, avec beaucoup de zones étroites, d’objets au sol et de tapis, la précision de navigation du S8 est un atout. Il faudra néanmoins accepter de l’aider un minimum en rangeant les câbles et en définissant intelligemment des zones interdites dans l’application. Les modèles avec caméra MaxV avaient un léger avantage sur la recognition fine des petits obstacles, mais pour la plupart des utilisateurs, le système actuel reste largement suffisant, d’autant qu’il est moins intrusif sur le plan des images.
En résumé, si vous cherchez un robot robuste, puissant, très bien équipé côté logiciel, et que vous êtes prêt à investir dans un appareil haut de gamme sans tomber dans le prix maximal des stations Ultra, le Roborock S8 est un candidat sérieux. Il ne remplace pas vos appareils vapeur pour les grands nettoyages, mais il réduit fortement leur fréquence d’utilisation. Utilisé intelligemment, en combinaison avec des outils vapeur pour les zones difficiles (joints, taches grasses anciennes, sanitaires), il devient un véritable pilier de votre stratégie d’entretien des sols, vous faisant gagner du temps tout en maintenant un niveau de propreté élevé jour après jour.
